L’Étoile, silence et clarté.
L’Abbaye Notre Dame de l’Étoile
Isambaud, abbé bénédictin de Preuilly sur Claise, en Indre et Loire (Touraine du Sud) institue en 1117 un groupement érémitique d’où nait une abbaye à laquelle il donne en 1124 le nom de l’Étoile en mémoire de son frère, Pierre de l’Étoile, fondateur du monastère de Fontgombault, mort dix ans plus tôt.
L’abbaye de l’Étoile est agrégée à l’ordre de Cîteaux en 1145 dans la filiation de Pontigny, et a pour troisième abbé le célèbre Isaac de l’Étoile dont l’œuvre théologique et spirituelle sera redécouverte au XXe siècle. Isaac sera le seul cistercien que citeront les Actes du concile Vatican II.
Le monastère, endommagé pendant la guerre de cent ans connaît une renaissance du point de vue architectural sous l’abbatiat de Dom Jean Choppelin à la fin du XVème siècle, puis bénéficie dès le début du XVIIème siècle de l’action réformatrice de Dom Jérôme Petit, nouvel abbé venu de Clairvaux et l’un des promoteurs de l’Etroite Observance.
Les successeurs de celui-ci, exceptionnellement tous des abbés réguliers, maintiendront sur place une grande ferveur jusqu’au milieu du XVIIIème siècle. L’Étoile est à ce titre regardée comme l’un des berceaux de la Stricte Observance dont les Trappistes actuels sont les héritiers.
Devenue exploitation agricole après la révolution, l’abbaye a pu toutefois conserver sa physionomie cistercienne notamment la belle salle capitulaire où résonnait la voix d’Isaac. .. L’ensemble conventuel racheté par la Commune d’Archigny en 1987, a été dans sa totalité classé Monument historique le 12 décembre 1991 et depuis lors fait l’objet de restaurations partielles en fonction des urgences et des crédits alloués.
En 1982 a été créée une Association de sauvegarde destinée à propager et entretenir la mémoire de ce lieu où pendant plus de 600 ans, le charisme cistercien aura été vécu de façon privilégiée, dans l’humilité, la simplicité et le silence caractéristiques de l’Ordre.
Isaac de l’Étoile
3ème abbé de l’Abbaye Cistercienne de Notre Dame de l’Étoile
Né vers 1100, Isaac lui-même nous apprend qu’il est Anglais. Venu étudier en France, il y reçoit une formation philosophique et théologique assez poussée, probablement dans les écoles de Chartres, Laon, et de Paris ancêtre de l’Université. Il eut comme maître le célèbre Abélard.
Attiré par la vie monastique, il entre dans l’ordre de Cîteaux, en pleine expansion à une époque où Bernard de Clairvaux illuminait l’ordre de tout son charisme. Devenu moine à Pontigny, il sera envoyé vers 1147 au monastère de l’Étoile à Archigny aux confins du Poitou pour en devenir le troisième abbé. L’Abbaye de l’Étoile, qui donna son nom à Isaac avait rejoint le jeune ordre cistercien deux ans plus tôt dans la filiation de l’abbaye de Pontigny. Dans cette période d’activité intense pour l’Abbaye alors en pleine construction, Isaac partage la vie quotidienne de ses moines y compris le travail manuel dans les champs. Son action contribuera à assurer le développement de son monastère et son rayonnement spirituel. Sa réputation théologique et de grande sagesse amèneront l’Ordre à lui confier des arbitrages en son sein même.
Mais une vingtaine d’années plus tard, sa situation devient compliquée quand il soutient son ami et condisciple Thomas Beckett, Archevêque de Canterbury dans le conflit qui oppose ce dernier au roi d’Angleterre Henri II qui veut soumettre l’Eglise à son pouvoir. Thomas après avoir reçu l’appui de Louis VII sera accueilli à Pontigny probablement grâce à Isaac et à Monseigneur de Bellesmains, évêque de Poitiers, lui aussi anglais. Il y résidera 5 ans à l’abri des foudres royales. Mais la situation est compliquée entre la France et l’Angleterre, les alliances se renversent souvent, les menaces planent... Thomas rentre en Angleterre et sera assassiné dans la cathédrale de Canterbury par des partisans du roi. C’est sans doute pour se mettre lui aussi à l’abri qu’Isaac passera un certain temps à l’Ile de Ré où il contribuera à créer l’abbaye des Châteliers. Certaines de ses homélies comparent les gouffres de l’âme aux abîmes de la mer qu’il apercevait de l’abbaye. De retour à l’Étoile il s’y éteindra et y sera inhumé vers 1178.
Isaac laisse une œuvre considérable :
- Deux lettres doctrinales « De anima » (l’Âme) à Alcher de Clairvaux et « De officio missae » (le canon de la messe) à l’évêque de Poitiers.
- Au moins 55 « sermons » qui forment une somme d’une grande densité et dans lesquels il se révèle un théologien et un philosophe de tout premier plan et un maître spirituel dont les réflexions continuent à éclairer beaucoup d’âmes ;
Redécouvert en 1950, Isaac n’a plus cessé d’être lu et étudié dans le monde entier. Il est le seul auteur Cistercien cité par les actes du concile Vatican II et en 2008, le document envoyé aux 3000 Evêques du monde pour préparer leur Synode le cite longuement.
Une bibliographie d’Isaac de l’Étoile couvrirait aujourd’hui plus de 50 pages. Pour ceux qui désirent le découvrir, une plaquette de Claude Garda est en vente à l’Association de Sauvegarde de L’Abbaye de L’Étoile.
Les abbés de l’Étoile
Avec presque 670 années de présence monastique, l’Abbaye a connu de nombreux abbés entre 1124 et 1790. Les archives à la disposition des chercheurs sont donc parfois discordantes. En effet ce n’est pas moins de neuf listes qui ont été dressées au fil du temps.
Nous vous proposons une liste de noms des abbés dont il est indiscutable qu’ils furent Abbés de l’Étoile sans prétendre à un ordre chronologique certain et en excluant le nom de ceux pour lesquels il y a un doute.
Une recherche complète sur le sujet a été effectuée par M. Claude Garda et a fait l’objet d’une publication complète et détaillée dans notre bulletin n°23 du 1er semestre 2007.
Isembaud, Bernard, Isaac, Valisius, Ulrich, Jean Roman, Alain, Ulrich, Jean d’Angles, Boson, Bouchard du Rivage, Roger, Josbert, Roger, Philippe, Hugues, Guillaume, Raoul de Ventadour,, Léger, Philippe, Simon, Léger, Philippe, Léger, Aimeric, Nicolas, Léger, Aimeric, Nicolas, Léger, Aimeric, Nicolas, Pierre (ou Bertrand), Pierre de Béronne, Pierre de Benafié, Philippe, Mathurin, Ryald Drouyn, Pierre, Martin de la Roche, Guillaume Guérin, Jean Chopelin, Aimeric, Jean Ronay, Jacques Desprez de Montpezat, François Milon, Léonard de la Béraudière, Jérôme Petit, Charles Bourgeois, Placide Petit, Claude Petit, Jean-Bernard de Cerizay du Teillé, François de Chéreil, Jean Benoist, Nicolas Quesnet, Jean-Baptiste Roussel de Tilly, Joseph Dreux, Joseph-Marie Lacorne de Chapt, Jean de Vergès.
The Abbaye de l’Étoile
Isambaud, Benedictine abbot of Preuilly-sur-Claise, instituted in 1117 a group of hermits from which an abbey was created in 1124 with the name of l’Étoile, in memory of his brother, Pierre de l’Étoile, founder of Fongombault, who had died 10 years earlier.
The Abbey de l’Étoile was admitted to the” Ordre de Citeaux” in 1145 affiliated to Pontigny, and the third abbot was the famous Isaac de l’Étoile, whose theological and spiritual work was discovered in the twentieth century. Isaac would be the only Cistercian to record the proceedings of the second Vatican Council.
The monastery, damaged during the Hundred Years war, experienced a renaissance from the architectural point of view under Abbot Dom Jean Choppelin in the late fifteenth century, then from the beginning of Seventeenth century benefitted from the reforming efforts of Dom Jerome Petit, the new abbot from Clairvaux and one of the promoters of the Etroite Observance. His successors, particularly all the regular abbots, maintained great devotion in place up to the mid-eighteenth century.
L’Étoile is as such regarded as one of the cradles of la Stricte Observance from which the Trappists are the current heirs.
Becoming a farm after the revolution, the abbey has always maintained it’s Cistercian characteristics, including the beautiful chapter house, where the voice of Isaac echoed. The convent complex, bought by the Commune of Archigny in 1987, became a listed historic monument on 12 December 1991, and since then has been the subject of partial restorations dictated by needs and available funds. An Association, to oversee the protection and activities of the site, publishes a newsletter every six months mainly designed to propagate an maintain the memory of this place where for more than 600 years, the Cistercian charismwould have lived on in a privileged way, in humility, simplicity and the characteristic peace of the Order.
L’Abbazia « Notre Dame de l’Étoile »
Isambaud, abate benedettino di Preuilly sur Claise nell’Indre et Loire ,instituisce nel 1117 un gruppo di eremiti da cui nasce un abbazia alla quale viene dato nel 1124 il nome “de l’Étoile “in memoria di suo fratello, Pierre de l’Étoile, fondatore del Monastero di Fontgombault, morto dieci anni prima.
L’Abbazia de l’Étoile è aggregata all’ordine di Citeaux nel 1145 ,nella filiazione di Pontigny e ha come terzo abate il famoso Isaac de l’Étoile la cui opera teologica e spirituale verrà riscoperta nel XX° secolo. Isaac sarà l’unico cistercense citato negli Atti del Concilio Vaticano II.
Il monastero, danneggiato durante la Guerra dei Cent’anni , conosce un rinascimento dal punto di vista architettonico durante il governo di Dom Jean Chopelin .Tra la fine del XV° secolo e dall’inizio del XVII° secolo godrà dell’azione riformatrice di Dom Jérôme Petit, il nuovo abate, promotore della Stretta Osservanza. I suoi successori manterranno nel luogo un gran fervore fino alla metà del XVIII° secolo. L’Étoile è a questo titolo considerata una delle culle dell’Ordine della Stretta Osservanza di cui i Trappisti attuali sono gli eredi.
Diventata azienda agricola dopo la rivoluzione, l’abbazia ha tuttavia conservato la sua fisionomia cistercense, in particolare, nella bella sala capitolare. Il complesso conventuale comprato dalla città di Archigny nel 1987, è stato classificato Monumento Storico il 12 dicembre 1991 ed è da allora oggetto di numerosi restauri parziali in funzione dell’ urgenza e delle sovvenzioni attribuite.
Un Associazione per la salvaguardia è stata fondata nel 1982; ha per scopo la propaganda e preservazione della memoria di questo luogo dove per oltre 600 anni, il carisma cistercense è stato vissuto in modo privilegiato nel silenzio e con l’umiltà e la semplicità propri all’Ordine.
Die Abtei von Notre-Dame de l’Étoile
Der Benediktiner Isambaud, Abt von Preuilly-sur-Claise im Département Indre-et-Loir (südlich von Tours), gründet 1117 eine Eremitengruppe aus der eine Abteigründung entsteht.
Dieser Abtei gibt Isambeau 1124 den Namen „Étoile“ („Stern“) in Erinnerung an seinen Bruder, Pierre de l’Étoile, Gründer des Klosters von Fontgombault, der 10 Jahre früher gestorben war.
Die Abtei de l’Étoile wird 1145 vom Orden von Citeaux aufgenommen, als Tochterabtei von Pontigny und von dem dritten Abt, dem berühmten Isaac de l’Étoile geleitet, dessen theologisches und geistliches Werk im XX. Jahrhundert wiederentdeckt wird.
Isaac de l’Étoile ist der einzige Zisterzienser, der das Konzil Vatikan II in seinen Akten erwähnt hat.
Das Kloster wird im hundertjährigen Krieg beschädigt, erlebt aber Ende des XV. Jahrhunderts unter dem Abt Dom Jean Chopelin ein neues architektonisches Wiederaufblühen und profitiert gleich anfangs des XVII. Jahrhunderts von den reformatorischen Maßnahmen durch den Abt Dom Jérôme Petit, einen neuen Abt aus Clairvaux, Befürworter der strengen zisterzienser Regeln. Seine Nachfolger, ausnahmslos alle gewählten Äbte, werden mit Überzeugung diese Reform weiterführen und dies bis zur Mitte des XVIII. Jahrhunderts.
In dieser Hinsicht wird die Abtei de l’Étoile als Wiege der strengen Reform betrachtet, die die heutigen Trappisten geerbt haben.
Nach der Revolution wurde die Abtei ein landwirtschaftliches Gut. Trotzalledem konnte sie ihr zisterzienser Aussehen bewahren, vor allem den Kapitelsaal, wo man früher die Stimme von Isaac gehört hat.
Die gesamten Klostergebäude wurden von der Gemeinde Archigny 1987 gekauft und am 12.Dezember 1991 als historisches Denkmal vollanerkannt. Seither wird partiell restauriert je nach Notwendigkeit und den gewährten Subventionen.
Um die Erinnerung des Ortes zu verbreiten und zu pflegen wurde ein Verein zur Erhaltung der Abtei gegründet, wo mehr als 600 jahrelang der zisterzienser Charismus in einer für den Orden charakterisierten privilegierten Art gelebt worden ist, und zwar in Demut, Schlichtheit und Stille.
De abdij van Notre-Dame de l’Étoile
In 1117 sticht Isembaud, benedictijnerabt van Preuilly-sur-Claise, in het departement Indre-et-Loire (Touraine du Sud), een kluizenaarsgroepering waaruit later een abdij ontstaat. Aan deze abdij geeft hij in 1124 de naam l’Étoile (de ster), ter nagedachtenis aan zijn tien jaar eerder overleden broer Pierre de l’Étoile, de stichter van de abdij Notre-Dame de Fontgombault.
In 1145 treedt de abdij van Notre-Dame de l’Étoile toe tot de orde van Cîteaux, als dochterabdij van de abdij van Pontigny. De derde abt is de beroemde Isaac de l’Étoile, wiens theologische en spirituele werk in de XXe eeuw herontdekt zal worden. Isaac is de enige cisterciënzer die in de documenten van het Tweede Vaticaans Concilie vermeld wordt.
Tijdens de Honderdjarige Oorlog raakt het klooster beschadigd. Onder leiding van abt Dom Jean Chopelin wordt het bouwwerk op het einde van de XVe eeuw in ere hersteld en vanaf het begin van de XVIIe eeuw profiteert het van de hervormingen van Dom Jérôme Petit, een nieuwe abt afkomstig uit Clairvaux en een van de promotoren van de ‘Strikte Observantie’. Zijn opvolgers, uitzonderlijk allen reguliere abten, zullen tot het midden van de XVIIIe eeuw met grote toewijding ter plaatse blijven. De abdij van Notre-Dame de l’Étoile wordt daardoor terecht als een van de bakermatten beschouwd van de ‘Strikte Observantie’, waarvan de huidige Trappisten de erfgenamen zijn.
Na de Franse Revolutie wordt het klooster een landbouwbedrijf. De cisterciënzer architectuur, met in het bijzonder de prachtige kapittelzaal waar ooit de stem van Isaac klonk, blijft evenwel behouden.
Het kloostercomplex wordt in 1987 gekocht door de gemeente Archigny en op 12 december 1991 in zijn geheel als historisch monument geklasseerd. Sindsdien wordt het deel per deel gerestaureerd in functie van de dringendheid en van de toegewezen financiële middelen.
Vandaag valt de abdij onder de bescherming van een vereniging die tot doel heeft om de herinnering levendig te houden aan deze plaats, waar de cisterciënzers gedurende meer dan 600 jaar hun religie op bevoorrechte wijze konden beleven, in de typische onderworpenheid, eenvoud en stilte die kenmerkend zijn voor deze orde.